Diplômé en 1991 des Métiers d’art (laque) de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués Olivier de Serres à Paris. Il enseigne à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués Olivier de Serres depuis 1999.
Président de l’association LAC, il participe à de nombreuses expositions à Paris et en province, ainsi qu’au Japon, où son travail a été récompensé par le prix « The Japan Paintmakers Association, Chairman Prize » à l’occasion de l’exposition « The Ishikawa international urushi design competition 96 » (Concours international de laque d’Ishikawa 96) à Kanasawa.
Il a d’ailleurs participé comme jury au concours « The Ishikawa international urushi design competition 2005 » (Concours international de laque d’Ishikawa 2005) à Kanasawa au Japon et a été présent sur deux sessions de MAC 2000 en 2007 et 2008.
Bien plus qu’un médium, la laque porte en elle une invitation au voyage. Écho de l’Orient d’où elle prend sa source, elle parcourt les surfaces tout en jouant de son ambiguïté organique : elle est tout à la fois opaque et onctueuse, translucide et lisse comme une mer étale. Cette forme d’énigme de la matière semble constituer, dans le cas de l’œuvre de Thibauld Mazire, la clef d’un jeu de piste soumis au spectateur. Associant les techniques de la laque avec la présence de la photographie, le regard se confronte au vertige de la profondeur de l’image, laissée en filigrane, et à la planéité formelle du support. C’est en cela que réside toute la recherche estétique du travail de Thibauld : s’émanciper d’une tradition trop souvent cantonnée à l’artisanat d’art pour s’ouvrir à une pratique contemporaine.Si la laque est une invitation au voyage, c’est en tout cas le rôle que semble poursuivre les compositions de l’artiste en menant le « passager » dans des lieux qui appellent au mystère. Passionné d’ouvrages de fortification, il introduit des vues de portes, d’ouvertures empruntées à l’univers des bunkers. Cette relation équivoque entre l’intérieur et l’extérieur s’affirme commeun contre-pied technique dans lequel la forme, au lieu d’affleurer au travers des couches successives, semble se perdre dans la fenêtre ouverte par l’emploi de la photo. Rêve mélancolique dans un paysage de ruines modernes ou volonté consciente d’interpeller l’intérêt sur des objets délibérément oubliés ? Les œuvres de Thibauld nous placent dans une atemporalité méditative. Ces vestiges tout droit sortis d’une « bunker-archéologie » se fondent dans une réciprocité de la matière : le velouté de la laque fait échos à la sécheresse rugueuse du béton, les feuilles d’argent éclairent la rouille des montants de fers, le tout se répondant dans une harmonie de tons vert-de-gris, ponctués çà et là d’un noir profond – laque ou encre de chine ?
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